Mobilité, Transport et Développement Durable

07. Dezember 2007 zur Übersicht

6.12.2007 3ème Congrès de l'Association des Régions de France, à Strasbourg (France)

Monsieur le Ministre

Monsieur le président du Comité des régions d’Europe, Michel Delebarre,

Mesdames et Messieurs,

Votre invitation à participer à votre Congrès m'a fait grand plaisir et je vous remercie sincèrement de l'occasion que vous m'offrez de m'exprimer, ici, en tant qu'homme politique européen.

Je souhaiterais vous manifester aussi ma considération en m'exprimant, aujourd'hui, devant vous, en français; alors veuillez m'excuser pour les fautes éventuelles.

Le secteur des transports est responsable de presque 30 % de toutes les émissions de CO2 dans l'Union européenne, voire 40 % dans les villes. Alors qu'aujourd'hui, les émissions du secteur industriel sont moindres, le secteur des transports en produit 25 % de plus qu'en 1990, voire même le double pour ce qui est du transport aérien. C'est pourquoi je dis que sans une réorientation de la politique des transports, il sera difficile de relever le défi du changement climatique.

Il existe bien sûr des alternatives. Une nouvelle politique des transports est en effet nécessaire afin de ralentir le réchauffement planétaire. Mais elle est aussi essentielle pour améliorer la qualité de vie notamment dans nos villes. Nous voulons éviter les déplacements inutiles. Nous voulons également modifier le transport et l'organiser plus efficacement.

Les transports aérien et routier, les plus nocifs pour le climat, doivent être réduits. Et les comportements en accord avec l'environnement comme aller à pied, en bus, en train ou en vélo, doivent être encouragés et renforcés

Premièrement, nous pouvons éviter les déplacements en privilégiant les produits régionaux. Par exemple, la Grande-Bretagne importe autant de viande de porc qu'elle en exporte, au total un million de tonne et demi par an. On décortique des crevettes scandinaves au Maroc, pour les servir à Londres, Oslo ou Stockholm.

Deuxièmement, nous pouvons modifier le trafic en transportant les biens par voie ferré plutôt que par la route, particulièrement sur les longues distances. Une chose est claire, le transport ferroviaire n'aura une chance seulement si les coûts des transports reflètent la réalité écologique et si les subventions pour les routes sont suspendues. Dans les villes, il est important de passer de la voiture, au bus, au train et au vélo. La ville de Berlin montre en dix ans que cela est possible, en doublant, la part de la circulation en vélo, de 6 à 12%.
Enfin, on peut rendre le transport plus efficace, par exemple, en réduisant la production de CO2 grâce à des techniques performantes. C'est ainsi qu'il existe aujourd'hui des pneus qui baissent la production de CO2 de 10%.

Malheureusement, ils ne sont pas utilisés par l'industrie automobile car ils ne sont pas assez clinquants.

La Suisse nous a montré la voie du changement! Grâce au système de péage applicable aux poids lourds dont le prix est, depuis la dernière augmentation, cinq fois plus élevé que celui appliqué en Allemagne, on a assisté à un transfert de la route au rail en ce qui concerne le transport du pétrole.

Avant l'introduction du système de péage, ce type de transport s'effectuait à 70 % par la route; aujourd'hui c'est le rail qui représente 70 % de ce trafic. Les recettes de péage ont permis de financer la modernisation du réseau ferroviaire, notamment les deux tunnels qui passent sous les Alpes. Pour optimiser ces investissements, l'arrêt de la construction d'autoroutes permettant de traverser les Alpes a été décrété et les poids lourds sont interdits de circulation la nuit et le week end.

En Suisse, le système de péage s'applique à toutes les routes et à tous les poids lourds, de sorte qu'il n'y a pas eu de transfert des autoroutes vers les routes fédérales ni de gros poids lourds vers de petits poids lourds. Et la hausse des coûts pour les consommateurs n'aura été que de 0,5 pour cent. C'est vraiment la solution la moins coûteuse qui puisse exister pour lutter contre le changement climatique!

Je salue donc l'annonce du Président français et de son gouvernement de ne construire aucune nouvelle autoroute pour des raisons de réchauffement climatique. Il doit doubler le réseau TGV et quadrupler le réseau du tramway. Qu'il est bon d'assister au retour du tramway dans une ville comme à Strasbourg!

Je vous remercie de votre attention et me réjouis par avance du débat.

Michael Cramer

[Seul le texte prononcé fait foi]